Les centres-villes français totalisent 600 000 commerces, parmi lesquels 50 000 sont indépendants. Plusieurs milliers d’entre eux ont fermé ces dernières années, augmentant la vacance qui conduit inévitablement à la désertification de certains cœurs de ville.

La création de grands pôles commerciaux dont la zone de chalandise s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres, les difficultés de circulation ou de stationnement, mais aussi le montant des loyers parfois prohibitifs pèsent lourdement sur la fréquentation et sur la vie des commerces.

Si les difficultés rencontrées dans le secteur ne sont aujourd’hui plus à prouver, elles ne sont pour autant et en aucun cas une fatalité. Retour sur quelques expériences qui ont fait leurs preuves !

Bayonne

Bayonne a été précurseur en matière de redynamisation du centre-ville. Elle a créé l’Office du Commerce, en charge de la mise en place d’actions de promotion. Elle a créé le pack « Bayonne La Belle Vie » qui facilite l’accès aux nouvelles technologies pour les commerçants, ou bien propose aux comités d’entreprises et aux particuliers de la région, des bons d’achat dans leurs commerces. La ville a développé une politique importante en matière de transports, avec des navettes gratuites régulières entre les parkings extérieurs et le cœur de ville. Une stratégie payante pour le commerce local.

Lille

La ville de Lille a choisi d’aménager des voies piétonnes et de créer des programmes d’animations à l’année afin d’offrir une plus-value au commerce en centre-ville.

Dans les années 80, après avoir massivement préempté les immeubles à vendre, elle les revend, en veillant à maintenir une vraie mixité sociale. La politique mise en place à l’époque a permis de conserver une véritable dynamique, illustrée aujourd’hui par la forte présence de commerces. Elle a fait du centre de Lille un véritable lieu de vie !

Mulhouse

La mairie de Mulhouse a lancé un vaste projet appelé « Mulhouse Grand Centre » dont l’objectif est de renforcer le centre-ville. Un poste de manager de centre-ville a été créé. Il travaille avec les commerçants au développement d’une dynamique de la ville. Il tient à jour une base recensant les locaux vacants et suit, grâce à différents indicateurs, l’activité des commerces. La ville a également instauré la gratuité du stationnement pendant 30 minutes dans les zones proches des petits commerces, ainsi que les lundis, mercredis, vendredis et dimanches sur la place du marché et a favorisé les transports urbains.

Rennes

La ville de Rennes a lancé, au début de l’année, le projet « 10 leviers pour le commerce »

Il se décline en 3 volets d’actions destinés à soutenir le commerce.

L’offre

• Equilibrer grandes enseignes et jeunes concepts
• Singulariser l’offre en centre-ville
• Renforcer l’attractivité des Halles Centrales
• Développer des solutions innovantes pour résorber la vacance

L’identité

• Mettre la communication au service de l’identité marchande du centre-ville
• Dynamiser et renouveler l’animation commerciale du centre-ville
• Avec les commerçants, développer l’excellence dans la relation clients

L’expérience client

• Valoriser l’expérience « Centre-ville » dans sa globalité : Commerce, promenade, loisir, détente…
• Mettre en valeur le cadre urbain et la cohabitation des différents usagers du centre-ville
• Favoriser la mobilité́ et l’accessibilité́ tous modes au cœur marchand de la métropole

Penser start-up !

Dynamiser le centre-ville, c’est aussi inviter ceux qui travaillent habituellement en périphérie à y revenir. Cela passe par la mise à disposition des bureaux communs à louer de manière ponctuelle, les espaces de coworking à deux pas des lieux de vie. À l’heure de la transformation digitale, au développement du commerce connecté, inviter les jeunes entrepreneurs à s’investir dans les cœurs de villes est une véritable richesse. Connectés au commerce local, ils sont les premiers innovateurs, capables de proposer des concepts innovants pour en développer l’activité.

Les start-up de livraisons de produits par exemple, transforment les acheteurs du week-end en acheteurs de la semaine. Les actifs vivants en centre-ville et qui ne peuvent pas se déplacer chez leurs commerçants pendant la semaine, peuvent désormais se faire livrer leurs produits directement chez eux. Les achats qui restaient, jusque-là, tournés autour de la promenade dominicale, dans les halles et autres boutiques de produits de bouche, deviennent désormais un quotidien.

Travailler avec les acteurs publics

Finalement, l’un des grands enjeux pour retrouver et maintenir une vraie dynamique de cœurs de villes, consiste avant tout à créer ou recréer une identité, pour ces lieux dont les usages, comme les usagers, évoluent au fil du temps. Le retour des commerces de plus petites surfaces, ces dernières années, illustrent parfaitement le besoin actuel de faire de ces lieux des lieux de rencontres, pour répondre à la demande croissante de lien social.

La concertation enseignes-élus, porteurs de projets privés et acteurs publics, semble donc plus que jamais la clé pour l’avenir des centres-villes, afin de connecter les cœurs de villes aux agglomérations.